Microsoft a lancé, il y a quelques années de ça, une sorte de festival du jeu vendu sur le Xbox Live, durant lesquels les jeux du Xbox Live arcade sont mis à l’honneur, avec promotions et nouvelles sorties.
En 2010, Microsoft avait sorti de son chapeau deux héros totalement
différents. La première, connue des joueurs depuis plus de 10 ans, n’est autre que la plantureuse Lara Croft, qui nous revient dans un jeu coopératif du nom de Lara Croft : Guardian of Light.
Quant au second, on ignore son nom mais il s’agît d’un petit garçon d’une dizaine d’années, héros de Limbo. Le jeu est par la suite sorti sur PC et Ps3.
J’ai profité de la promo pour me prendre le jeu et je vous propose un petit test, qui je l’espère, vous permettra de céder ! Allez, bonne lecture.
« La vérité est dans l’imaginaire » Eugène Ionesco.Piège à ours vs cadavre, lequel tiendra ?
Limbo n’est pas un jeu comme les autres. Il ne nous en met pas plein la vue, nous n’incarnons pas un soldat surentrainé, nous ne sommes pas armés. Mais il a un petit quelque chose qui le rend inoubliable. Limbo nous met dans la peau d’un petit garçon, haut comme trois pommes.
Qui est-il ? Que fait-il ici ? Pourquoi ? Où est-il ? Comment est-il arrivé ici ? Pour être franc avec vous, nous n’avons aucune information sur ces points et seule notre imagination permet d’avoir une histoire. On ne comprend pourquoi nous sommes là, dans cette forêt mais on avance dans ce qui semble être un bois, dans un univers en noir et blanc
donnant un cachet certain au jeu. Plus on avance et plus on a l’impression d’être seul au monde. Aucun bruit ne laisse entrevoir la présence d’une éventuelle personne pour répondre à la multitude de questions que l’on se pose. On avance, dans un silence total, sans la moindre musique. Seul nos pas résonnant sur le sol se font entendre. A un moment, on trouve une petite embarcation, des humains seraient-ils dans les environs ? Le stress monte lorsqu’une musique se met à retentir, d’un coup, et que l’on aperçoit une ombre bouger. Un insecte (en soit, c’est faux, les araignées sont des arachnides) géant nous fait face. Comment le passer, comment nous défendre face à un animal qui est trois fois plus grand que nous ? Qui sont ces personnes que l’on croise de temps à temps, et qui sont particulièrement hostiles ? Pourquoi ont-ils posé tous ces pièges sur notre route ? Comment se fait-il que tout soit si grand et en même temps si petit ?
Vous pouvez le constater, j’ai beaucoup parlé mais je n’ai rien dit.
Limbo, grâce à sa réalisation, parvient à nous plonger dans une ambiance cauchemardesque. Il est difficile de parler d’histoire car aucune forme de narration, que ce soit écrite ou orale, n’est utilisé dans le jeu.
Le jeu arrive à faire fonctionner l’imagination du joueur et ça, c’est une réussite !
Comme je le disais précédemment, le jeu instaure une ambiance noire, cauchemardesque qui s’avère bien plus glauque que l’on ne peut l’imaginer au départ. J’avais été surpris, lors de l’achat du jeu, de la Pegi 18+. Et bien, en progressant, j’ai compris pourquoi !
Limbo se veut particulièrement malsain, en utilisant la mort comme si de rien n’était. Déjà, aucune censure n’a été faite ! C’est étonnant mais, en progressant, vous allez souvent mourir, et dans des conditions horribles. Vous finirez tantôt décapité par un piège à ours, tantôt empalé, tantôt broyé sous une masse, et, les seul sons que vous
entendraient, seront ceux des dents d’acier du piège s’ouvrant lentement et le petit jet de sang se dégageant du buste de votre héros ou bien le craquement de vos os et la perforation de vos organes.
En plus de ça, Limbo joue avec la mort. Deux exemples qui rendent bien compte de l’horreur du jeu. Un cadavre de femme, d’après l’épaisse chevelure, pourri pendu sur un tronc d’arbre. Le seul moyen de passer est de s’accrocher à la corde qui maintient son corps, pour envoyer celui-ci dans la mâchoire du piège à ours, qui se refermera en ne
laissant que la tête au bout de la corde, vous permettant d’atteindre une corniche surélevée. Mais aussi ce passage où l’on doit jeter le corps d’un petit garçon, noyé, sur un câble qui fera chuter un lourd bloc de pierre qui vous aurez écrasé sinon.
Ames sensibles s ‘abstenir !
Avances, Crèves, Recommences !Raté votre saut et vous finirez soit coupé en 2, soit noyé dans un fossé.
Comme dit plus haut, Limbo n’est pas un jeu où l’on progresse avec des pétoires capables de percer des murs blindés ou de détruire des planètes mais où notre intelligence et notre dextérité sont nos atouts face aux nombreux pièges mis sur notre route. Le problème, c’est qu’on avance généralement en mourant, et c’est assez frustrant, rebutant même !
En effet, Limbo est un jeu de plate-forme/réflexion ultra frustrant car
la progression se fait généralement par l’échec. Dans un premier temps, on avance tranquillement, sans se douter de la mort qui nous attend. Puis après notre mort, on passe le passage juste avant de mourir une nouvelle fois et ainsi de suite.
D’autres fois, il faut vraiment calculer quand activer un interrupteur pour ne pas mourir, scier en deux par une lame rotative ou noyer à cause de la montée des eaux. Extrêmement frustrant quand on rate trois fois le même passage à cause d’un saut mal dosé, ou d’une mauvaise préparation.
Le truc, c’est que Limbo propose un challenge progressif, bien dosé et particulièrement efficace, les derniers pièges étant particulièrement retors à déjouer. Félicitations aux développeurs.
Pour continuer à les féliciter, on appréciera que la plupart des pièges/puzzles soient uniques en leurs genres, jouant avec la physique des fluides (l’eau), la gravité ou la physique des cordes et l’électricité. En plus de ça, le jeu se prend en main en deux minutes, le temps de voir la physique du héros (lors des sauts, c’est important) et de voir quels éléments on va pouvoir gérer avec la touche action
Malheureusement, un joueur aguerri finira le jeu en à peine 4 H, et c’est trop peu pour 15 € (comment, Call of Duty ? Evitons le débat voulez-vous). D’autant plus qu’aucune rejouabilité, mis à part la chasse au succès ne permettra de prolonger l’expérience.
Dommage !
Rare sont les jeux qui mettent une claque dans la gueule au joueur.Alan Wake m’a asséné un sacré coup grâce à son histoire, Limbo m’en redonne une grâce à son ambiance géniale. Dommage que le jeu soit si court, j’aurais aimé en reprendre une couche.
Les + :
L’ambiance
La difficulté
L’originalité
Les - :
Progression à base de morts.
Trop court.
Aucune rejouabilité
Note finale : 17/20